Les jardins thérapeutiques, parce qu’apaisants, ressourçants sont des espaces « pour souffler ». Ils favorisent l’équilibre psychologique et contribuent à la diminution du burn-out chez les soignants et les aidants (Cordoza, Ulrich & all. 2018).
Mais en fait cela va beaucoup plus loin que ça !
Explications :
🌼D’abord, coconstruire un projet de jardin thérapeutique, définir ses objectifs, penser sa pérennisation et son programme annuel de choses à y vivre contribue fortement à la cohésion de groupe.
🌼Ensuite, au jardin, le professionnel va transférer ses compétences dans un autre lieu et profiter d’une belle énergie.
🌼Au jardin, c’est la relation même de soin qui se transforme. Dans cet espace naturel, familier, physiquement séparé des espaces médicalisés, il n’y a plus d’étiquettes «soigné» ou «soignant», il y a des personnes qui partagent des moments et ont des objectifs de mieux-être. La relation duelle se modifie, l’accompagnement y est doux, la relation y est simplifiée – apaisée.
🌼Enfin, et j’en fait partie, une petite partie de ces soignants se découvre une véritable passion et développe de nouvelles compétences sur la médiation par le jardin.
Alors oui je reste un peu et j’insiste : des lieux qui renforcent et humanisent les liens soignants-soignés, c’est ce dont nous avons besoin. Au sortir de cette période de pandémie covid, nous avons tous subi des traumatismes, des pertes, de l’isolement, des deuils, et nos émotions en sont encore toutes emmêlées aujourd’hui. Mais les soignants eux ont dû travailler dans des conditions moralement éprouvantes et pratiquer avec des contraintes à en perdre tout sens ! Dans mes démarches de prospection actuelles, je les rencontre plusieurs fois par semaines et leurs mots sont forts : usure, impuissance, culpabilité, échec, découragement, désespoir. Et dans tout ça continuer à aider – comme on peut – avec des conséquences sur le plan émotionnel, personnel et familial énormes ! Nos soignants ont vécu des situations émotionnellement très difficiles. Nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin d’un endroit rassurant où reprendre confiance et où retrouver du sens à la relation d’aide.
Le jardin aide les soignants à se recentrer, à retrouver le plaisir à aider autrui. Car oui – voir un patient retrouver le moral ne fut-ce que quelques minutes – voir un résident s’émerveiller et l’entendre exprimer sa joie et sa reconnaissance – voir un bénéficaire se responsabiliser et se charger à son tour du soin à apporter à une plantation au jardin – et bien ça aide un soignant à apprécier à nouveau son travail.